N) Compte-rendu de la rencontre par Utopons du 22 Janvier 2024, et mon commentaire au 27 Janvier
La rencontre a donc eu lieu fin janvier, et on m’a communiqué le compte-rendu il y a trois jours.
Je n’ai pas souhaité le publier sur ce site, histoire de ne pas charger la barque… (comme un scrupule, une culpabilité idiote?).Bon, maintenant que j’ai été exclu , je me sens libre de publier , là tout de suite:
Compte-rendu de l’entretien avec André
Le 24/01/2024 à 17h, avec Charlène et Ninon.
Nous avons exposé le cadre de l’entretien inscrit dans le nouveau protocole d’Utopons de gestion des violences et proposé déroulement et timing de l’entretien.
André a été d’accord avec le cadre proposé et l’a respecté tout le long de l’entretien.
Nous avons lu la synthèse des faits connus de nous à André.
André a écouté sans interrompre.
Puis, nous avons laissé la parole à André afin qu’il puisse donner sa version des faits.
André questionne la valeur portée aux accusations d’une femme : « Si une femme accuse un homme, est-ce qu’elle a forcément raison ? Si oui, j’ai plus rien à dire. Si non, quelles sont les possibilités de débattre ? »
Pour lui, les faits dont il est accusé sont de 3 ordres :
- certains de l’ordre de l’intime, ce qui ne concerne pas Utopons, mais il dit être ok pour en parler avec les personnes concernées.
- Certains relèvent d’événements mal interprétés. Selon lui, beaucoup de faits et attitudes peuvent être rangés sous le mot « harcèlement » à partir du moment où on acte qu’il est harceleur. Ceux-ci auraient pu être réglés immédiatement s’ils avaient été directement discutés et débattus.
- Certains autres sont selon lui totalement faux.
André se pose la question des preuves.
Selon lui, il n’y en a aucune concernant les accusations qui lui sont faites. Il dit : « Je mets au défi quiconque de prouver que j’ai continué à envoyer des mails après une demande d’arrêter ».
Pour lui, jusqu’à maintenant, il n’y a aucune preuve.
Et pour lui, on n’accuse pas les gens sans preuve.
→ « Sur quels critères on va décider que j’ai tord ou raison ? Quels éléments de justice on met en place pour justifier que j’ai tord ? »
André nous demande de pouvoir avoir la synthèse des faits en papier. Nous refusons en lui expliquant pourquoi, notamment le fait que les meufs du coin ne souhaitent pas qu’elle atterrisse sur son site. Il accepte.
En fin d’entretien, il dit qu’il regrette quand même de ne pas l’avoir eue avant.
A plusieurs reprises, André explique la difficulté d’avoir vécu avec ce type d’accusation depuis un an, sans pouvoir en parler. Il évoque la violence que ça a été pour lui : « Supporter tout ça pendant un an, sans jamais pouvoir te défendre, c’est dur. C’est vachement violent. C’est politique. »
Pour lui, le site a été un moyen de partager cela avec d’autres personnes et de ne pas rester seul avec ça, de pouvoir réfléchir avec d’autres personnes sur le processus mis en place.
Il s’est rendu compte aussi qu’il n’était pas le seul à subir ce type d’accusations dans des collectifs, sans avoir possibilité d’en discuter. → cf site exclure
Pour lui, c’est politique la manière dont cela a été géré à Utopons. Ce qui est politique, c’est la façon dont on traite le conflit.
Sa seule manière de pouvoir réagir à ça, c’était de le rendre public.
Par rapport à Utopons :
André pense qu’Utopons doit nécessairement permettre le disensus, et faire son autocritique concernant cette situation.
Actuellement, il est difficile d’envisager quoi que ce soit avec Utopons.
Il se trouve dans l’impossibilité de répondre à des accusations anonymes.
Ce qu’il souhaiterait, c’est débattre avec les meufs du coin avec des preuves.
Peut-être qu’il a merdé sur des choses et qu’il pourra le reconnaître, mais pour ça, il faut qu’il y ait du débat.
« Je ne dis pas que je suis innocent ».
Par rapport à Utopons :
- soit il est viré et n’a de fait plus rien à dire
- soit on met tout à plat pour de vrai
André s’est retrouvé coincé par la lettre anonyme. Pour lui, « on en aurait discuté tout de suite, ça aurait pu se régler directement et s’arrêter là. »
Il demande à ce qu’on lui envoie ce qu’on peut de la synthèse. On lui propose de lui envoyer la partie retraçant les actions d’utopons.
Il termine en regrettant qu’à aucun moment il n’ait eu de présomption d’innocence : « d’entrée, j’étais coupable ».
Fin de l’entretien avant 18h.
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
On m’a donné la possibilité d’y faire des commentaires. C’est donc ce que je publie ici:
Le 27/02/2024
Mon retour suite au compte-rendu reçu le 23/02/24
D’abord dire que j’ai été impressionné par la qualité constante de la façon de mener les échanges qu’on eut Ninon, et Charlène. Je n’ai jamais senti, une volonté quelconque, de me piéger, ou de me mettre en difficulté.
Comme d’habitude c’est par la suite, que je me dis que j’aurais dû plus insister sur certains points, donc :
L’essentiel, c’est que ce n’est pas parce qu’Utopons est constitué d’une très grande majorité de femmes que les problèmes que posent la présence d’un homme relève automatiquement de violences sexistes et sexuelles.
Il s’est agît ici de conflits interpersonnels, classiques dans un collectif.
Et que dans ce cas, il convenait de mettre en place un dispositif, fait de concertations, et d’arbitrages complètement autres que celui de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Vous avez plaqué un dispositif de traitement du problème qui n’était pas adapté et qui a généré une violence incessante pendant plus d’un an maintenant…
Je m’étonne :
- Qu’on me refuse de rendre publique l’ensemble des accusations dont je fais l’objet, et qui m’ont été exposées pendant plus de dix minutes …
- Que dans le compte rendu, ne figure pas la demande qui m’a été faite de fermer le site, d’arrêter à d’en parler à la terre entière et même ce qui n’a jamais eu lieu, sur WhatsApp…
Je reviens sur la question du politique :
La gestion des conflits dans un groupe, son rapport à la justice reflète un fonctionnement que l’on souhaite voir exister dans la société actuelle. Une pratique qui se veut être aussi, une critique de cette société.
Désolé de le dire, mais cette société faite d’accusations anonymes, de présomption de culpabilités, de sanctions sans appels, de suspensions intempestives, de mises à l’écart, et d’attentes qui s’étireront pendant plus d’un an…
Cette société-là, ça fait plus d’un demi-siècle que je lutte, humblement, contre.
Elle ne fait pas envie et dessert le féminisme dont elle semble se réclamer.
Merci de m’avoir lu !
Vos commentaires ?